Depuis 2017, la France est entrée dans un processus de décomposition-recomposition des forces politiques, analyse Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop. Selon lui, ce phénomène va se poursuivre. Tout dépendra, aussi, de l’empreinte que va laisser ou non Emmanuel Macron.
Photo : Jérôme Lobato.
Dans un ouvrage remarqué (1), vous aviez livré un diagnostic sur « l'archipélisation » de la France. Avez-vous l'impression que cette photo est toujours juste aujourd'hui ? Après la présidentielle, combien de France y a-t-il, deux, trois, plus ? Jérôme Fourquet Sur le plan électoral, il est incontestable que trois blocs se sont dessinés autour d'Emmanuel Macron, de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon. Pour faire bon poids, on pourrait ajouter les abstentionnistes – 28% des Français ne se sont pas rendus aux urnes. Mais quand on entre un peu dans l'analyse, on s'aperçoit qu'il existe une grande hétérogénéité, sociologique, culturelle et géographique, au sein de ces blocs. Quel est le bloc le plus hétérogène ? J. F. Celui de Jean-Luc Mélenchon. Son électorat est plus composite4555